Initiative inédite, près de mille deux cents médecins et chefs de service démissionnent collectivement de leurs fonctions administratives, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail à l’hôpital, sous la contrainte du manque de ressources et de la course à la rentabilité.
Une profonde déception face à l’insuffisance du plan d’urgence
C’est un bras de fer qui s’instaure avec la Ministre de la Santé Agnès Buzyn, sommée d’engager des négociations sur les salaires et les budgets des hôpitaux. Les médecins déplorent ne pas avoir été entendus suite à la crise qui a ébranlé les urgences pendant plusieurs mois. Et ils estiment que le plan d’urgence dessiné en réponse aux attentes des personnels soignants est insuffisant au regard des réels besoins et enjeux du secteur.
Il manque 600 millions d’euros
Par cette action radicale, les médecins veulent mettre les directions administratives et financières des établissements en difficulté.
Les médecins chefs de service sont devenus au fil des ans un maillon indispensable entre les directions et le terrain, puisqu’elles leur ont ajouté de nombreuses tâches administratives (réunions, rapports, comptage du temps de travail…) pour faciliter la communication entre elles et les services.
En conséquence, les directions se retrouveraient impuissantes, privées de leur premiers interlocuteurs, en aucun cas être remplaçables par des agents administratifs car ils n’ont pas la formation médicale nécessaire…
Un objectif: "gripper de la machine"
Les médecins et chefs de service souhaitent maintenir leur démission au long court, mais se disent prêts à reprendre le travail si un dialogue avec le ministère commence. L’idée se veut en revanche non pénalisante pour les patients et ne devrait pas avoir de répercussion directe sur les soins.
A.Liarsou
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